ROCL : « Plus que jamais, on est là »
Par Daniel Calvé
La crise actuelle affirme, sans aucun doute, l’importance des organismes communautaires de notre région. Ils s’adaptent et continuent d’offrir un service primordial, surtout en cette période d’insécurité. Au front, ils réalisent un travail incroyable qu’il est essentiel de souligner.
« Tout ce qui est cuisine collective, groupe de soutien, où il y avait une certaine proxi-mité, ça ne se fait plus. Par contre, tous les suivis individuels, la prévention, la vigilance, les initiatives pour briser l’isolement se poursuivent, mais principalement par des contacts téléphoniques », explique Farah Wikarski, agente de développement et de liaison au Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL).
Qu’est-ce que le ROCL?
Le ROCL est un large regroupement de 150 organismes communautaires autonomes qui œuvrent dans les Laurentides. Certains travaillent pour venir en aide aux familles, aux femmes, aux personnes démunies, aux personnes handicapées, aux jeunes, en défense de droits, en alphabétisation, en consommation, en crédit communautaire et en solidarité internationale.
Farah m’explique que le ROCL se retrouve lui-même en télétravail. Une plateforme Zoom a été achetée leur permettant de faire des conférences à plusieurs personnes. « On a fait des rencontres volontaires pour ceux qui voulaient se joindre à nous. On en a fait une mardi [24 mars] pour les maisons d’hébergement, une seconde mardi après-midi pour l’itinérance et une autre mercredi après-midi [25 mars] pour l’aide alimentaire. Afin de voir justement quels étaient leurs besoins et leurs priorités. »
L’agente de développement et de liaison a relevé un aspect principal qui est ressorti chez les trois secteurs : le stress que vivent les équipes. « Ils sont sur la ligne de front avec un manque de matériel », souligne Farah Wikarski, elle qui fait notamment référence au Purell et aux masques.
Poursuivre la mission
« On va essayer d’être un point central des demandes de nos groupes. On va essayer de rassembler ce que nos groupes expriment », affirme Farah. Justement, elle me fait part d’une demande au sujet d’une augmentation de salaire qui a été passée. « Les groupes nous ont demandé de faire de la pression. Dans les épiceries, les travailleurs et travailleuses ont été augmentés de 2 $ de l’heure parce qu’ils sont au front. C’est un peu la même chose pour les travailleurs de rue et les travailleurs en itinérance. Les salaires ne sont pas faramineux; il y en a qui sont à 13 $ ou 14 $ de l’heure. »
« C’est notre rôle d’être le porte-parole des organismes », souligne Farah Wikarski. « On essaie de poursuivre ce rôle-là d’une nouvelle façon depuis deux semaines. On s’adapte. On réfléchit à de nouvelles façons de faire. Le gouvernement a reconnu l’importance des organismes communautaires. Plus que jamais, on est là. On trouve important de ne pas laisser tomber les groupes. On veut continuer de rassembler, de concerter, de faire valoir les préoccupations et ce, sur l’ensemble du territoire », conclut-elle.
Service essentiel
Le 23 mars dernier, le gouvernement du Québec a publié une liste des services et activités commerciales essentielles. Dans celle-ci on retrouve :
- Personnes, entreprises et organismes offrant des services aux aînés, aux personnes handicapées et aux personnes vulnérables.
- Ressources spécialisées pour des clientèles vulnérables (violence conjugale, itinérance, cancer, ressources communautaires ou privées offrant de l’hébergement en dépendance, soins palliatifs et de fin de vie, personnes démunies, personnes en situation d’immigration, aînés, santé mentale, mère-enfant, prénataux et postnataux, jeunes en difficulté et leur famille, personnes ayant une déficience intellectuelle, physique ou un trouble du spectre de l’autisme, victimes d’actes criminels).
Source: www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/coronavirus-2019/fermeture-
endroits-publics-commerces-services-covid19/
